Je vous le demande à chaque fois : faites-vous reculer votre cheval en main ? Si ce n’est pas le cas, je vous le recommande vivement.
Cet exercice offre de nombreux intérêts, en termes de mobilité, proprioception, renforcement musculaire, sans danger pour votre cheval entrainé (j’exclus votre retraité ou un cheval n’ayant aucune activité physique ou avec un traumatisme).
Ce serait donc dommage de s’en priver !
Mais que se passe-t-il physiquement ?
Je vais essayer de vulgariser cet exercice.
Rassurez-vous, je ne vais pas vous le décomposer de façon biomécanique. Le Pr Jean-Marie Denoix, le Dr Marie-Odile Sautel & le Dr Pierre Pradier le font très bien dans leur livre respectif : « la biomécanique et gymnastique du Cheval » et « ostéopathie et rééducation équestre ».
Le reculé est une allure symétrique, diagonale et sans temps de suspension.
Définition de la Fédération Française d’Équitation :
« Le reculer est à la fois un assouplissement et un mouvement de présentation qui consiste en un déplacement vers l’arrière et diagonal. Chaque diagonal s’élève et revient au sol alternativement, les antérieurs se posant sur la même piste que les postérieurs ». Le règlement de la Fédération Équestre Internationale ajoute que le reculer est un déplacement en deux temps sans moment de suspension.
Un renforcement musculaire en résistance
Contrairement aux allures vers l’avant, les muscles sollicités pour avancer le membre, vont l’être en résistance du poids du corps. Par exemple, quand l’antérieur va vers l’avant, dans le reculé il doit tracter tout le corps vers l’arrière. Même mécanique pour le postérieur.
Cela permet d’accroitre la puissance et l’efficacité de ces muscles :
- Pour l’antérieur, ceux sollicités dans le trousser des antérieur à l’obstacle.
- Pour le postérieur, ceux sollicités dans l’engagement du postérieur, avec le fameux muscle psoas mis en forte résistance.
Une augmentation de la mobilité articulaire
Lors du reculé, le cheval doit
- fléchir son dos et son articulation lombo-sacrale : cela étire la chaîne dorsale et assouplit les ligaments et les muscles de la charnière lombo-sacrale.
- Abaisser ses hanches. Cela favorise l’engagement des postérieurs et la flexibilité de l’arrière main.
Un travail de proprioception
Le cheval ne peut pas voir derrière lui. De ce fait, il a besoin d’avoir des gestes contrôlés et précis dans ce mouvement ce qui permet de travailler sa proprioception.
Des conseils pour bien l’exécuter
Pour que le reculé soit un exercice d’assouplissement et de renforcement musculaire, il faut qu’il soit réalisé en main et sans enrênement, ni selle. Cela permet au corps d’être libre de ses mouvements.
Je conseille de le codifier avec la main à l’épaule, pour ne pas avoir à tirer sur le licol vers l’arrière (ou le filet). L’idée est que sa tête soit en position neutre (entre la ligne du garrot et du bas de son poitrail). Trop haute, il risque de creuser le dos. Trop bas, il risque d’avoir du mal à fléchir son dos et à abaisser ses hanches, car le ligament nuchal sera trop en tension.
Après une phase d’échauffement, faites-le reculer droit et lentement, afin qu’il décompose son mouvement. Cela lui fera travailler sa proprioception.
Au début, commencez par quelques pas. Vous pouvez progressivement monter jusqu’à une dizaine voire une vingtaine de pas.
Pour en savoir plus sur le reculé, mais cette fois comme un mouvement monté, je vous invite à voir l’article de Pamfou Dressage : « Technique de dressage : en avant pour reculer dans l’impulsion »
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